
L’association Pont-d’Ouilly Loisirs va proposer quelques activités aux mineurs isolés, mis à l’abri dans ses gîtes. (©Point-d’Ouilly Loisirs)
Prise par l’urgence de la situation, elle n’a pas eu le temps de le faire jusque-là. Vendredi 1er mars 2019, l’association Pont-d’Ouilly Loisirs (Pol) invite la population de Pont-d’Ouilly à un échange, sur son accueil de mineurs isolés depuis près d’une semaine.
A la salle culturelle, le directeur de Pol, Ludovic Lecerf, accompagné par la maire du village, Maryvonne Guibout et la gendarmerie locale, entend ainsi « l’informer, la rassurer », et déminer « des fausses informations », des « bruits qui ont couru » depuis dimanche à Pont-d’Ouilly.
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A cette occasion, Ludovic Lecerf veut aussi encourager « les gens de bonne volonté », prêts à donner de leur temps, des cours, ou des chaussures, des vêtements pour ces adolescents démunis.
Une quarantaine de jeunes étrangers concernés
Depuis samedi 23 février 2019, ils sont 25 jeunes étrangers, contrôlés par les forces de l’ordre dans le Calvados, à être mis à l’abri par l’association Aroéven de Caen dans le gîte du Moulin Neuf.
Ils ont été rejoints, dès lundi 25 février 2019, par 16 autres mineurs isolés étrangers, logés eux dans le gîte de la Potiche.
D’après Ludovic Lecerf, le premier groupe doit rester au moins « jusqu’au 3 avril » ; le second, « jusqu’au 28 mars ».
Pour l’association Pont-d’Ouilly Loisirs, habituée à recevoir et encadrer des adolescents d’origines sociales variées, venus de toute la France, cet accueil est une première.
Selon Ludovic Lecerf, elle a été contactée directement par le conseil départemental du Calvados, « qui cherchait des hébergements d’urgence ».
Nous n’avons eu confirmation de l’arrivée des jeunes que 72 h avant. On a géré l’urgence, et veillé à ce que les gîtes soient libres et en état de les loger. »
Les deux gîtes « ne sont pas mis à disposition », mais bien « loués » par Aroéven, elle-même missionnée par le conseil départemental.
Déjà au contact de la population
Le temps de leur séjour, la quarantaine de garçons, âgés de 15 à 17 ans, sont supervisés « par des animateurs d’Aroéven et des veilleurs de nuit ».
« 3/4 des jeunes admis parlent français. » Ce qui facilite leur intégration.
Certains d’entre eux, volontaires, ont déjà rencontré des commerçants de Pont-d’Ouilly.
Les animateurs de Pont-d’Ouilly se veulent eux « des intermédiaires » entre ces mineurs isolés, arrivés en France sans famille, avec parfois « juste un sac plastique » comme bagage, et les habitants de la commune.
Dans un premier temps, ils leur ont déjà proposé de faire du kayak, du tirc à l’arc, du VTT.
« Le but est de les mettre en confiance », avance Ludovic Lecerf. « De construire quelque chose ensemble. C’est la mission de notre association. »
Suite à leur contrôle, ces adolescents ont déjà été soumis à un premier entretien pour évaluer leur situation et leur âge. Tous doivent suivre deux autres entretiens avec les services du conseil départemental.
Entre les deux, « 3 voire 4 mois peuvent s’écouler », estime Ludovic Lecerf. D’où cette procédure de mise à l’abri à Pont-d’Ouilly, pour ne pas les laisser livrés à eux-mêmes. Et les orienter dans leurs démarches futures.
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