
Ces bancs installés sur la place Simone-Veil (ex-place Thiers) provoque de nouveau un vif débat. (©Nicolas Zaugra/Lorraine Actu)
Les bancs installés sur la place Simone-Veil devant la gare SNCF et la tour Thiers sont-ils des dispositifs anti-SDF ? Oui, pense la célèbre fondation Abbé Pierre.
La cérémonie des « Pics d’or » organisée par l’association, qui s’est tenue mercredi 13 février, a récompensé, au second degré, les pires dispositifs visant à chasser les sans-abris. Grilles, picots, rochers, poteaux, bancs et sièges inconfortables, grillages… chaque ville, de Toulouse à Biarritz, en passant par Paris et Besançon, a été épinglée pour ce mobilier urbain jugé discriminatoire.
Le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, Christophe Robert, s’explique :
L’objectif de ces dispositifs – mis en place par les municipalités, les architectes, les urbanistes, etc. – est d’éloigner les SDF des centres-villes, de les rendre invisibles ou de les criminaliser, de manière plus ou moins insidieuse.
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Le président de la métropole de Nancy défend des œuvres d’art
« Je ressens beaucoup de surprise et de colère à la lecture du palmarès des « Pics d’or » de la Fondation Abbé-Pierre qui dénonce les dispositifs, consistant à éloigner les sans-abris des centres villes. Les bancs de la place Simone-Veil, en face de la gare de Nancy, y sont pointés du doigt », s’insurge André Rossinot, président du Grand Nancy. La métropole a été chargée du réaménagement achevé en 2016 de l’ex-place Thiers.
Dans le projet de requalification et de valorisation de l’espace gare de Nancy, signé par l’architecte urbaniste Jean-Marie Duthilleul, il n’a jamais été question, ni de près ni de loin, de mettre en place un tel dispositif.
« Notre démarche a été uniquement artistique. Constitué de tubes en inox, ce mobilier urbain a été, en effet, signé par l’artiste Sébastien Wierinck dans le cadre du 1 % artistique, dispositif créé par André Malraux ( 1% du montant des travaux publics sont réservés à la création d’œuvres d’art) », assure M. Rossinot.
Même constat pour le maire de Nancy Laurent Hénart qui dénonce l’absence de contact avec la Fondation Abbé-Pierre.
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D’autres élus plus critiques
Des élus membres de l’opposition à la ville de Nancy ou à la métropole font toutefois entendre une voix différente et ne se privent pas de critiquer ces bancs pointés du doigt par la Fondation Abbé-Pierre.
Pour Antoine Le Solleuz, conseiller municipal d’opposition, « Nancy, avec sa fameuse place de la gare et ses couleuvres, n’a pas remporté le Pic d’Or qui récompense les villes qui mettent en place les pires dispositifs anti-SDF ! Mais nous étions tout de même dans la short-list (top 5) des pires dispositifs. Et rien que cela, ça fout la honte », fustige-t-il.
Ouf! Nancy avec sa fameuse place de la gare et ses « couleuvres » n’a pas remporté le Pic d’Or qui récompense les villes…
Publiée par Antoine Le Solleuz sur Vendredi 15 février 2019
Pour Hervé Feron, maire de Tomblaine et opposant à la métropole, ces bancs « sont laids et pour le coup il y a eu recherche d’harmonie pour s’intégrer dans la laideur ambiante de la place Veil ».
Je pense que ces bancs ont coûté une fortune aux contribuables et qu’ils sont des repoussoirs à toute velléité de convivialité pour des bancs qui me font plutôt penser à des invertébrés à corps mou, parasites sous forme larvaire, froids et qui semblent ramper, à la recherche d’un ailleurs meilleur.
Dans la série, on se fait tous… posséder…Question à la majorité de la Métropole : êtes-vous vraiment fiers de ce…
Publiée par Hervé Feron sur Mardi 19 février 2019