
Un homme de 28 ans a été condamné à 1 an de prison ferme par le tribunal de Saint-Malo, ce mercredi soir, pour avoir violemment frappé, insulté, harcelé et menacé de mort son ex-petite amie. (© Illustration Pixabay)
Le prévenu, un Malouin de 28 ans, fréquente les tribunaux depuis ses 16 ans. Il doit encore 20 000 euros de dommages et intérêts à sa sœur et à une ex-compagne pour des faits de violence et de séquestration.
La violence est encore au cœur de sa comparution immédiate, à Saint-Malo, ce mercredi 30 janvier 2019. C’est sa dernière petite amie qui en a fait les frais. À plusieurs reprises, il l’a frappée, insultée, menacée de mort et harcelée.
« Je vais te planter toi et ton fils. Je vais t’égorger. Je vais te traquer jusque devant l’école ».
Voici le genre de propos maintes fois répétés à la jeune femme, maman d’un enfant de 4 ans, né d’une précédente union. Par message, au téléphone et parfois en criant la nuit au bas de son immeuble.
« Je vais te harceler nuit et jour sale putain. Tu vas devenir dingue comme tu m’as rendu dingue ».
249 appels et SMS en une journée…
La présidente du tribunal de Saint-Malo finira par se faire l’économie de lire cette longue litanie de messages insultants, menaçants « et particulièrement inquiétants », rappelle la substitut du procureur. « Il a été jusqu’à la contacter 249 fois le même jour ».
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Il y a eu des paroles mais aussi des coups. Gifles, coups de poing et tentatives d’étranglements. Une amie sera témoin de ses agissements et de son « regard effrayant ». Une voisine mettra un terme à l’une de ses scènes pour conduire la victime à l’hôpital. À chaque fois, l’enfant de la jeune femme était présent dans l’appartement.
« Je suis désolé »
À l’énoncé de tous ces faits, le Malouin, cerclé de deux policiers dans le carré vitré des prévenus, éclate en sanglots :
« Ça me ronge jour après jour. Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi j’agis ainsi, pourquoi j’ai des pics de violence, pourquoi je m’attaque aux gens que j’aime ».
Troubles neurologiques
À cette question, à ses « pulsions », le prévenu, aujourd’hui auto-entrepreneur dans le coaching et le bien-être, avance une explication : « Je souffre de TDAH (trouble de déficit et de l’attention) avec hyperactivité. Je suis aussi bipolaire. Je commence à me soigner… »
La juge d’application des peines, au regard de cette pathologie, se prononce contre la prison.
Quant à son ex-petite amie, si elle a porté plainte, elle ne demande aucun dommage et intérêt. Elle souhaite seulement que le prévenu, avec qui elle a longtemps entretenu une relation qualifiée par le tribunal « d’ambiguë » en dépit des faits, ne l’approche plus et se soigne.
« Sa place est davantage auprès des médecins que dans une maison d’arrêt », réclame elle aussi l’avocate du Malouin, Me Clara Ménard, qui défend la pose d’un bracelet électronique.
1 an de prison ferme
Pour le Parquet en revanche, la maladie n’excuse pas tout. « On envoie pas autant de messages menaçants sur plusieurs mois dans un moment de folie ». 18 mois de prison dont 13 mois ferme et le maintien en détention sont requis à l’encontre du prévenu.
Le tribunal a finalement été au-delà de ces réquisitions en condamnant le Malouin à 1 an de prison ferme et autant avec sursis. Il est maintenu en détention et a interdiction d’entrer en contact avec les victimes.
Il devra également verser 823 euros au père de l’enfant de la victime pour lui avoir dégradé son véhicule.