
Le centre-ville de Caen (Calvados) a accueilli une dizaine de marches des gilets jaunes depuis le début du mouvement le 17 novembre 2018. (©MG/Liberté)
Pas besoin d’être là pour être au centre des conversations. La « crise inédite qui est toujours d’actualité », comme l’a décrite d’entrée de jeu le maire de Caen (Calvados), Joël Bruneau, en début de conseil municipal, lundi 28 janvier 2019, a animé les débats pendant une bonne heure. « Cette crise exprime des sujets bien réels, avec un sentiment de déclassement de nos compatriotes qui rencontrent des difficultés importantes, sur le pouvoir d’achat, mais pas seulement », a concédé l’édile qui voit dans les manifestations une « montée des incompréhensions entre les citoyens et les élus. »
Un désir de distinction
Tous ont tenu à distinguer ceux qui manifestent de ceux qui sèment le trouble. Les échanges se sont également portés sur la tenue de quatre réunions à Caen en février dans le cadre du grand débat national lancé par le président de la République. Conseiller municipal du parti communiste, Lilian Bellet, a questionné le maire sur la raison pour laquelle il a tenu à conserver les quatre thèmes proposés par Emmanuel Macron, sans en proposer ou en remplacer un :
Parmi les thèmes proposés, n’apparaît pas la la revendication principale des mouvements sociaux : le pouvoir d’achat.
Il a également regretté que les quatre réunions soient organisées au même endroit et non pas dans plusieurs lieux de la ville. Joël Bruneau a alors expliqué que ces questions pourraient être abordées lors de la soirée consacrée à « la fiscalité et aux dépenses publiques », le vendredi 1er mars à 19h.
Aide aux commerçants
Les débats se sont ensuite orientés vers l’impact économique de ces manifestations à répétition sur le commerce en centre-ville. « Pour soutenir les acteurs qui souffrent, les collectivités doivent se mobiliser » a ainsi lancé Philippe Duron (Parti socialiste). Il a été confirmé que dans l’après-midi, le Conseil régional de Normandie a voté un dispositif pour soutenir les commerçants de Caen, mais aussi de Rouen et du Havre qui sont impactés par le contexte actuel. La collectivité doit offrir des « co-garanties » pour permettre aux professionnels concernés qui solliciteraient des prêts d’avoir un meilleur dossier. Des prêts avantageux de 10 000 à 15 000 euros peuvent également être sollicités. Adjointe au commerce, Véronique Debelle a également évoqué un « dispositif d’aide lancé par le Crédit Agricole pour ses clients et non clients, en partenariat avec l’association Coeur de Caen Commerces. »
Le dossier des gilets jaunes s’est refermé avec l’intervention de Dominique Maugeais, président de l’association Choisir la médiation en Normandie, qui encadrera les quatre débats organisés au Mémorial les 4 et 25 février et les 1er et 11 mars.