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Près de Domfront, 19 agriculteurs alimenteront en gaz naturel 4 400 habitants

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Le méthane produit sera revendu à un fournisseur d'énergie (photo d'illustration).

Le méthane produit sera revendu à un fournisseur d’énergie (photo d’illustration).

Mardi soir, 18 décembre 2018, lors du conseil municipal, la Ville de Domfront-en-Poiraie (Orne) a décidé de participer au capital de la SAS Meth@Domf qui a été créée ce mercredi 19 décembre, avec des juristes compétents, en vue de la concrétisation d’un projet de méthanisation collective. Son apport a été fixé à 5 000 € (5 parts de 1 000 €). Les statuts de cette société prévoient que le siège social soit à la mairie de Domfront-en-Poiraie.

19 exploitations agricoles

Actuellement, 19 exploitations agricoles situées sur Domfront, Torchamp, Saint-Mars-d’Egrenne, Saint-Roch-sur-Egrenne et Saint-Fraimbault sont rentrées dans cette société.

Franck Moisseron, adjoint en charge des énergies vertes renouvelables, explique : 

Les frais engagés par la Ville à ce jour seront versés au capital. Chacun devient actionnaire. Ce projet a pour but d’être un lien entre les différentes communes et les acteurs économiques du Bocage

« Un projet structurant, innovant et rémunérateur »

Ce projet de méthanisation est né en décembre 2016 à la suite d’une réunion à Flers organisée par le département de l’Orne sur le potentiel méthanisable agricole de l’Orne. « C’était une époque tendue pour le monde agricole. Le Bocage ne pouvait pas se vider de ses agriculteurs. Alors on s’est dit, on va aller vers un projet structurant, innovant et rémunérateur », explique-t-il.

Début 2017, 98 courriers ont été envoyés dans les exploitations agricoles autour de Domfront dans un périmètre de 6 km pour informer et initier un semblant de discussions avec le bureau d’études qui était intervenu à Flers. 10 agriculteurs étaient présents. Un mois après, nouvelle réunion avec ces 10 agriculteurs. « Nous voulions qu’ils s’emparent de ce projet », souligne l’élu.

Deux options choisies

A leur demande, la Ville de Domfront-en-Poiraie est amenée à lancer une étude de faisabilité s’élevant à 31 000 €, subventionnée à 70 % par la Région et le Pays du Bocage.

Après délibération du conseil municipal, le bureau d’études CER France a été engagé pour la conduire dès décembre 2017. A cette époque, 14 fermes ont donné des chiffres (effluents, nombre d’animaux, surfaces agricoles…) pour que l’étude se fasse. Fin juin, le bureau d’études a donné ses conclusions.

Sur les deux options choisies : la cogénération ou l’injection, c’est l’injection qui s’est révélée l’option la plus viable, avec la vente du bio gaz à un fournisseur d’énergie dans le réseau de gaz naturel.

Comment ça marche ?
Actuellement, en hiver, le fumier est stocké dans les fermes avant d’être épandu au printemps sur les parcelles de culture. Demain, le fumier sera digéré dans un méthaniseur, le gaz (méthane) produit sera vendu au profit de la SAS Meth@Domf et le digestat produit contenant les éléments fertilisants pour les plantes retournera dans les fermes sur les parcelles de culture mais aussi d’herbage. « Cet engrais naturel mieux valorisé permettra de réduire l’apport d’engrais chimique et peut être utilisé dans le cadre de l’agriculture biologique », précise Franck Moisseron.

Valorisation des déchets des cantines

La municipalité de Domfront et les agriculteurs ont décidé de poursuivre le projet et de lancer une étude de mise en place d’un projet de méthanisation collective avec injection.

Les 19 agriculteurs ont souhaité que le partenariat avec la Ville de Domfront perdure. « En effet, la méthanisation sera un moyen de valoriser les déchets des cantines collectives, à savoir de l’hôpital, des écoles, des maisons de retraite…, détaille l’adjoint municipal. Le groupe reste ouvert à l’intégration des déchets des collectivités voisines ».

Des embauches

Cette usine de méthanisation permettra de produire naturellement 250 m3 de gaz à l’heure soit l’équivalent de la consommation d’énergie de 2 000 foyers (4 400 habitants). Elle devrait embaucher 2 à 3 salariés sur le site dont le lieu reste à définir, et fournir du travail aux entreprises de travaux agricoles ou CUMA (Coopérative d’utilisation de matériel agricole) du secteur qui accepteront les contrats de transport et de retour aux parcelles du digestat. 

*SAS : Société anonyme simplifiée


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