
Une étude menée par le CHU de Besançon et l’antenne dijonnaise de l’Inra montre que la consommation de fromages chez les enfants peut diminuer les risques d’allergies. (©Illustration / Adobe Stock)
Fromage pressé, semi-pressé, à pâte molle, bleu, frais, de la ferme… La consommation de six types de fromage, chez des enfants de 18 mois, a mis en évidence l’intérêt d’une alimentation riche en fromage dès le plus jeune âge pour éviter de développer des maladies allergiques alimentaires ou dermatologiques, et de l’asthme.
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Fini l’eczéma et les rhinites ?
Selon l’étude menée par le CHU de Besançon et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), c’est la première fois qu’une telle association est mesurée, indépendamment de la consommation de divers autres aliments (légumes ou fruits, céréales, pain, viande, gâteaux et yaourts) et des conditions de vie en milieu fermier (présence et diversité des animaux de ferme) :
Toute consommation de fromage entre 12 et 18 mois était associée à une réduction significative du risque de dermatite atopique (eczéma) à 6 ans et d’allergie alimentaire mais aussi à un risque diminué de rhinite allergique, d’asthme et de sensibilisation aux allergènes tant alimentaires qu’inhalés.
[Lu dans la #presse] 📰 Une étude menée par l' @Inra_France et le CHU de Besançon constate qu'une #alimentation riche en #fromage protègerait des allergies ! 🧀 #LeSaviezVous #MardiConseil pic.twitter.com/xoLSzMGiWJ
— Salon du Fromage (@SalonduFromage) December 18, 2018
Le milieu agricole protège des allergies
Publiés dans la revue Allergy, les résultats de l’étude s’appuient sur une cohorte de 931 enfants. Des données sur les facteurs environnementaux, les maladies allergiques et les pratiques alimentaires ont été collectées via des questionnaires jusqu’à leur 6e année de vie.
Depuis 2002, l’étude Pature, coordonnée en France par le Professeur Jean-Charles Dalphin, chef du service de pneumologie au CHU de Besançon, observe des enfants vivant en milieu rural dans cinq pays européens (Allemagne, Suisse, Autriche, France et Finlande).
Ce travail a déjà confirmé, au travers de près de 60 publications scientifiques, la diminution dans le milieu agricole (ou fermier) du risque allergique ainsi que du rôle protecteur de la diversité alimentaire précoce.
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L’Europe compte 80 millions d’allergiques
Des études complémentaires vont désormais déterminer précisément si la diminution du risque est liée à la diversité ou à la fréquence de consommation des fromages. L’objectif est de mettre en place, à terme, des stratégies préventives de l’asthme et des maladies allergiques. Un enjeu majeur en matière de santé publique : l’Europe compte en effet 80 millions de personnes allergiques, dont 30 millions d’asthmatiques.
Cette augmentation considérable de la fréquence des maladies allergiques et de l’asthme dans les pays industrialisés au cours des 40 dernières années est due notamment à l’accroissement du niveau d’hygiène et à la diminution des maladies infectieuses et des contacts microbiens dans la petite enfance.
Le fromage, c’est bon pour l’intestin
Au Cheese Symposium 2018, une équipe de l’Inra avait présenté un emmental expérimental qui pourrait soulager ou prévenir les maladies inflammatoires de l’intestin. Décidément, manger du fromage se révèle très utile… avec modération.
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