
Johanna Lelong et les Caennaises jouent un match crucial contre Lille ce week-end.
Battus par Grenoble lors du premier match de la phase retour (8-25), les Caennaises de l’Ovalie ont une revanche à prendre ce week-end face à Lille. Johanna Lelong, la capitaine, s’exprime :
Sport à Caen (S.C) : Johanna, vous n’avez réussi à tenir qu’une mi-temps contre Grenoble, comment l’expliquer ?
Johanna Lelong (J.L) : C’est vrai que l’on fait une super première mi-temps. On avait envie et on était présentes. En seconde période, on s’endort un peu, on est moins lucides. Grenoble, de son côté, a mis plus de rythme et nos erreurs au placage et de placement nous ont coûté cher. On n’a pas démérité. Il faut retenir l’envie et le nouveau visage que l’on a montré en première période par rapport à une phase aller compliquée. On a toujours eu le défaut de ne pas réussir à tenir sur 80 minutes mais il ne faut rien lâcher, on a un déplacement hyper important ce week-end. Il faut que l’on prenne conscience qu’on est capable de rivaliser même contre des grosses équipes.
S.C : Le bonus défensif aurait pu être une récompense ?
J.L : Le point positif c’est que l’on est présentes et que l’on a réussi à reproduire ce que l’on fait à l’entraînement pendant au moins une m-temps. Mais c’est vrai qu’il y a une certaine frustration pour le bonus car on ne s’attendait pas à une fin de match comme celle-là. C’était plus difficile dans les cerveaux et c’était un peu « sauve qui peut » pour garder le ballon au chaud. On manque de lucidité, c’est là-dessus qu’il faut travailler. On a du mental mais c’est physiquement que l’on ne tient pas jusqu’au bout. Je pense que l’on méritait d’avoir un bonus mais bon c’est le jeu.
« Le plus important c’est que l’équipe grandisse »
S.C : La trêve pendant un mois vous a-t-elle permis de trouver des ressources ?
J.L : On a beaucoup travaillé sur ce qui n’allait pas sur les matchs aller, notamment la défense. Il y a eu des retours vidéos. On a fait aussi une table ronde pour discuter. Je pense que c’était important de se réunir et de se parler car je pense qu’il y avait certaines choses enfouies chez certaines filles. On a essayé de comprendre pourquoi on n’arrivait pas à mettre des points, à gagner et en savoir un peu plus sur ce qu’il se passait dans l’équipe. Le repos a aussi fait du bien car on n’a pas un effectif grandiose. On a pu se reposer.

Johanna Lelong, ici à gauche, capitaine de l’Ovalie Caennaise. (©Léa Quinio/Sport à Caen)
S.C : Justement, ce manque d’effectif peut-il vous porter préjudice sur l’ensemble de la saison ?
J.L : Dimanche dernier, la pause de dix minutes nous a clairement tué. Certes, cela fait du bien de souffler pour celles qui font tout le match mais ça nous a coupé dans notre élan. Les autres équipes apportent de la fraîcheur en faisant rentrer des joueuses. Nous, on ne peut pas le faire. C’est compliqué de suivre la cadence. On avait déjà un effectif réduit mais en plus avec les blessées que l’on a eu, c’est compliqué de pouvoir matcher pendant 80 minutes. Mais c’est comme ça, on n’a pas le choix et il faut faire avec. On doit laisser nos tripes sur le terrain, relever la fille sur le côté et aller à la guerre ensemble.
S.C : Ce dimanche, vous allez disputer un match crucial à Lille. Il y a-t-il une revanche à prendre ?
J.L : Clairement oui, à l’aller ça s’était joué à pas grand chose. On avait perdu d’un seul point à quelques minutes de la fin. C’est un match totalement à notre portée mais il ne faut pas que l’on s’enflamme. Il ne faut pas dire que l’on va gagner le match avant de le jouer, c’est loin d’être fait. Lille a des anciennes qui font leur retour dans le collectif. Cela ne va pas être simple. Il faut y aller avec l’état d’esprit du match de Grenoble, je pense qu’il y a quelque chose à faire là-bas.
« En rugby, que l’équipe en face soit forte ou non, si tu as envie de gagner, tout peut arriver »
S.C : Comment gérer le côté émotionnel de cette rencontre ?
J.L : C’est à quitte ou double mais je pense que les filles ont pris conscience que l’on pouvait faire quelque chose de bien. Il faudra faire les choses simples en essayant de bien les réaliser. Il ne faut pas y aller chacune pour sa pomme. Il faut garder la première mi-temps de Grenoble comme référence pour le tenir pendant 80 minutes contre Lille.
S.C : Lille apparaît comme un adversaire à battre pour sauver votre peau en Elite. Si jamais vous venez à perdre, que se passe-t-il sur la suite de la saison ?
J.L : Je n’ai pas envie de me projeter dans la défaite, c’est inconcevable pour moi. Cela dépend de la manière… Si on perd en ayant tout donné, on aura aucun regret et elles auront été meilleures. Si on perd avec des regrets, cela veut dire qu’il y a un manque et un problème. On verra bien mais clairement, Lille est un rendez-vous très important pour se maintenir.
Dimanche 9 décembre, l’Ovalie Caennaise se déplacera dans le nord pour y affronter Lille (15h00).